- La
lutte contre l’absentéisme et le décrochage scolaire est devenue
depuis une quinzaine d’années une priorité nationale. On estime
à environ 120 000 le nombre de décrocheurs par an depuis 2007
Le taux de chômage des non-diplômés approche les 50 %.
- En
septembre 2013, le ministre de l’Éducation nationale,
Vincent Peillon, annonçait deux objectifs clairs pour lutter
contre le décrochage scolaire : Offrir
une solution de retour en formation à au moins 20000 décrocheurs
avant 2014 et
diviser
par deux le nombre de jeunes sortant sans qualification du système
éducatif d’ici 2017
- Qu'en est-il sur le terrain ? Comment se gèrent le phénomène d'absentéisme dans les établissements ? Quels type de dispositifs peuvent être mis en place pour lutter contre « la plus grave des maladies scolaires ? Quel est le rôle et à la place du CPE dans cette gestion quotidienne des absences et cette lutte contre le décrochage ?
1. Définition entre absentéisme et décrochage
- L'absentéisme
- C'est
une conduite qui se caractérise par des absences régulières de
la part d'un élève.
On définit l'absentéisme par la répétition et la durée des
absences sur une période donnée.
- Entre
2013 et 2014, la proportion
d’élèves absents de façon non justifiée quatre demi-journées
ou plus dans le mois atteint en moyenne annuelle
-
2,8 %
des collégiens,
-
4,6 %
des élèves de lycée d’enseignement général et technologique
-
11,5 %
des élèves de lycée professionnel.
-
2,8 %
des collégiens,
-
Le
phénomène de l’absentéisme
-
dépend
du calendrier scolaire
-
est
très inégalement distribué entre les établissements
-
Les
lycées professionnels connaissent deux fois plus d’absentéisme
que les lycées d’enseignement général et technologique et
quatre fois plus que les collèges.
-
dépend
du calendrier scolaire
- Les élèves absents plus de dix demi-journées par mois de manière non justifiée représentent 1 % sur l’ensemble des établissements. Ce sont des élèves décrocheurs
- Le décrochage
- C'est l'étape d'un processus ultime qui se conclut par une sortie du système scolaire sans avoir atteint le niveau de qualification attendu au moment de la rupture entre élève et école.
- Il existe une grande diversité de chemin conduisant au décrochage : ces causes sont multiples allant de la grande difficulté aux orientations précoces. Il peut être aussi imprévisible quand un élève brillant s'effondre brutalement.
- Il peut s'expliquer par :
- des problèmes familiaux : faiblesse du capital, manque de sens, de repère, de cadre, accident de la vie (divorce, décès, déménagement, maladie…)
- l'influence du groupe de pairs : l'élève décrocheur est rarement seul : il se raccroche souvent à un groupe de jeunes en opposition avec l'école
- Elève en quête d'une place : certains élèves en difficulté scolaire, isolés du groupe de pairs, rejeté ou encore orientés par défaut ne parviennent pas à trouver une place. Il finissent par décrocher pour échapper à ce malaise
2. Gestion de l'absentéisme dans l'établissement
- Une
obligation légale
- L'assiduité
fait partie des obligations des élèves et les établissements ont
quant à eux l’obligation d’en assurer le contrôle et
d’informer les familles des absences de leurs enfants. La
responsabilité de l'établissement se substitue
à celle des responsables légaux durant le temps où l'élève est
scolarisé.
-
Sous
l'autorité du chef d'établissement, le CPE et l'équipe vie
scolaire sont en première ligne. Mais, plus globalement, toute
l'équipe pédagogique est concernée.
- Chaque
agent
est responsable des élèves qui lui sont confiés.
- Tout personnel encadrant les élèves est donc tenus de faire l'appel nominalement à chaque début de cours.
- Cette règle s'applique à l'ensemble du temps scolaire qu'il s'agisse de cours ordinaires, de soutien scolaire, de sorties pédagogiques, des permanence, de la demi-pension ou d’activités dans le cadre du FSE ou en relation avec des partenaires
- Chacun doit agir de façon responsables et être conscient qu'en cas d'incident impliquant un élève non signalé comme absent au moment où il est placé sur leur responsabilité peuvent être assigné en justice et être exposé à des sanctions administratives.
- Le chef d'établissement doit impulser et coordonner la politique de lutte contre l'absentéisme. Il travaille en étroite collaboration avec le CPE. Lorsque l’absentéisme d'un élève est constaté, selon le critère actuel, à savoir au moins quatre demi-journées d’absence non justifiées sur un mois, le chef d'établissement le signale alors à l’inspecteur d’académie. Cette tâche est souvent déléguée au CPE mais c'est le chef d'établissement qui signe lui-même les signalements.
- Le professeur principal doit être régulièrement informé des absences et peut proposer, en collaboration avec le CPE des solutions éducatives et pédagogiques appropriées : dialogue avec l'élève, rencontre avec les familles, soutien scolaire, tutorat…
- Chaque
agent
est responsable des élèves qui lui sont confiés.
- Les personnels sociaux et de santé peuvent être associés à ce suivi afin de permettre une analyse fine des motifs (réels ou allégués) des absences.
- L'équipe vie scolaire doit réaliser un contrôle efficace des absences. Le service est organisé par le CPE et est assuré par les AED.
- Le CPE a la « responsabilité du contrôle des effectifs, de l'exactitude et de l'assiduité des élèves » ( circulaire n° 82-482 du 28 octobre 1982 ), sous l’autorité du chef d'établissement.
- Dès le début de l'année, le CPE doit sensibiliser son équipe sur leur responsabilité.
- Il doit prendre le temps de vérifier le travail effectué par les assistants d’éducation, de manière à entretenir une vigilance permanente.
- Un recadrage doit être fait en cas de négligence.
Information et prévention
- Sensibiliser les élèves sur l'importance de l'assiduité.
- Informer les familles
- sur les règles de vie dans l'établissement
- sur les modalités de contrôle et les sanctions possibles, tant vis-à-vis des élèves qu'à leur encontre.
- signature du règlement intérieur indispensable,
- sensibilisation à l’occasion des diverses réunions et des contacts entre le CPE et les familles.
- Politique d'établissement : les axes à privilégier pour lutter contre l'absentéisme
- La qualité des cours et leur adéquation aux besoins des élèves.
- La qualité de la prise en charge des élèves en dehors des cours est également importante : aide et soutien, accompagnement, tutorat, etc.
- la qualité des emplois du temps apparaît également nécessaire.
- La qualité de l’orientation joue également un rôle. En effet, nombreux sont les élèves orientés vers l’enseignement professionnel par défaut, dans des formations mal acceptées… et qui décrochent. C’est sans doute l’une des raisons du taux élevé d’absentéisme en LP.
3. L'action
du CPE en matière de gestion et de lutte contre l'absentéisme
- À l’échelle de l’établissement scolaire, le CPE joue un rôle très important dans la lutte contre l’absentéisme et le décrochage.
- Il est devenu en quelque sorte un spécialiste de la question, qui va du simple contrôle de l’assiduité à la mise en place du projet personnel d’orientation.
- Pour une gestion efficace de l'absentéisme :
- Mettre en place un système de contrôle rigoureux
- Dès la rentrée, le CPE doit imposer aux élèves la notion d’obligation scolaire.
- Dès les premières absences, ils doivent
- recevoir eux-mêmes les élèves concernés
- leur demander des justificatifs
- leur montrer qu’on ne vient pas au collège ou au lycée au gré de ses envies et que leur inscription les engage à une obligation d’assiduité.
Informer les responsables légaux
- L'information aux responsables légaux est une obligation
- La qualité du dispositif mis en place pour avertir les parents est primordiale, car elle est un élément important de crédibilité de l'établissement.
- Etre réactif en contactant le plus vite possible la famille : téléphone, SMS, mail, courrier
- Pour les élèves souvent absents, il importe que les courriers demeurés sans réponse soient suivis d'un contact téléphonique avec la famille, de manière à ne pas laisser la situation dériver.
- Se montrer ferme sur la notion d’obligation scolaire,
- Dissuader les élèves d’être tentés de s’absenter.
- Des punitions et/ou des travaux supplémentaires peuvent être infligés
- De manière générale, lorsque le CPE ne parvient pas à résoudre une situation, il convient de saisir la direction, qui poursuivra le dialogue avec la famille et saisira si besoin l'inspecteur d’académie (IA) d’un signalement.
- Elle peut aussi infliger des sanctions disciplinaires. Elles sont légitimes dans la mesure où l’absentéisme enfreint les dispositions du règlement intérieur, étant entendu que l’exclusion n’est sans doute pas le meilleur moyen de régler le problème
- Il importe que la parole du CPE « pèse » en conseil de classe et que l'assiduité soit prise en compte dans les appréciations et décisions rendues.
- Discerner absences et situations de décrochage
- Dès le mois de septembre, le CPE doit repéré les élèves qui ont plus de quatre demi-journées d’absences non justififiées. Un signalement auprès de l’inspection académique doit être effectué.
- Au cours du 1er trimestre, il doit repérer le gros absentéiste (+ de 10 1/2 journées par mois) qui sont des élèves décrocheurs ou en voie de décrochage.
- Il doit être attentif à tout signe de décrochage et agir dans l'urgence en signalant la situation à l'équipe et aux parents. Les signes d'alerte sont :
- des retards réguliers
- les absences injustifiées
- la passivité dans la classe
- les repli sur soi
- l'agressivité
- Cerner précisément les absences de l’élève (périodes et professeurs concernés…).
- Ecouter et traiter « en temps réel » les difficultés de certains élèves en collaboration avec l'équipe sociale et de santé. Cela passe par le dialogue, le relation éducative est très importante : l'élève doit comprendre qu'on est pas là pour le punir mais pour l'aider à construire son avenir pour optimiser ses chances de réussite. Cela passe par l'écoute, l'échange et le respect mutuel
- Des
actions
proposées
dans
le cadre d’un partenariat.
- Au
niveau interne, le
conseil de veille éducative ou
Groupe
de prévention du décrochage scolaire en
lycée professionnel.est
composé de l’infirmière, de l’assistante sociale, de la
conseillère d’orientation psychologue (COP), du référent
décrochage scolaire, du CPE et de l’adjoint et/ou du chef d’éts.
Lors
de ces réunion, on tente de comprendre la sitaution et de trouver
des solutions :
- Découvrir les causes de cet absentéisme
- problème de santé,
- conduite addictive (jeux vidéo, drogues),
- problèmes familiaux,
- transport,
- emploi après les cours,
- parents qui n’accordent aucune importance aux études suivies…
- Proposer des solutions de « raccrochage » à ces élèves,
- y associer dans la mesure du possible les responsables légaux, même s’ils sont majeurs.
- il se peut que des élèves soient encadrés par des éducateurs de l’ASE (Aide sociale à l’enfance) ou de la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse). Ils sont également de précieux alliés pour le CPE tant pour l’analyse des causes que pour la recherche de solution au décrochage scolaire.
- Plusieurs solutions sont envisageables en fonction de la nature des problèmes :
- PAI pour des prb de santé,
- Réorientation ou stages pour un prb de motivation,
- Internat pour des élèves qui n'ont pas de cadre à la maison,
- PPRE pour les élèves en difficulté,
- SAS pour des prb relationnels avec les adultes,
- Aide du fonds social pour des prb éco
- Mise en place d’un suivi éducatif par l’aide sociale à l’enfance pourra être envisagée si la situation est très préoccupante pour l’élève
Au niveau externe : classe relais, PAQUI (Pôle d’accompagnement à la qualification et à l’insertion) et autres dispositifs de la Mission de lutte contre le décrochage scolaire
- Avec les élèves qui sont dans un processus d’auto-exclusion et qui accumulent de graves problèmes familiaux qui les affectent psychologiquement, il sera plus difficile de les réconcilier avec un projet scolaire.
- Au collège, Le CPE peut convaincre l’élève d’intégrer le dispositif de la classe relais. Ainsi, durant une certaine période qui peut aller jusqu’à un an, l’élève va suivre des ateliers de remise à niveau dans les disciplines fondamentales, de motivation par des activités artistiques et sportives, effectuer des stages en entreprises, et construire un projet d’orientation cohérent et adapté. Le CPE doit alors s’assurer du suivi en travaillant en étroite collaboration avec, d’une part, le professeur principal de l’élève et, d’autre part, quasi quotidiennement avec le référent décrochage scolaire et les éducateurs de la classe relais. C’est souvent la qualité de ce partenariat qui permet de nouveau à ces élèves de se retrouver dans une situation de réussite.
- Par ailleurs, le CPE doit également aider les élèves de plus de 16 ans qui ont fini par démissionner et quitter le lycée. :
- le conseil de veille éducative travaille en étroite collaboration avec le réseau Foquale et les Plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD) . Le jeune est alors accompagné par un tuteur. Il signe un contrat de formation qualification emploi qui développe le contenu du parcours personnel de retour en faormation. Différentes solutions peuvent leur être proposées parmi
- le service civique,
- des places en lycée, en CFA
- des actions de la Mission de lutte contre le décrochage scolaire,
- dispositifs innovants (ecole de la seconde chance, CLEPT)
- Au
niveau interne, le
conseil de veille éducative ou
Groupe
de prévention du décrochage scolaire en
lycée professionnel.est
composé de l’infirmière, de l’assistante sociale, de la
conseillère d’orientation psychologue (COP), du référent
décrochage scolaire, du CPE et de l’adjoint et/ou du chef d’éts.
Lors
de ces réunion, on tente de comprendre la sitaution et de trouver
des solutions :
- Des
actions de lutte contre le décrochage scolaire
- Réfléchir
à diverses actions dans le cadre du CESC en collaboration
avec l'équipe éducative pour lutter contre l'absentéisme et de
le décrochage., on peut réfléchir à des actions adressés aux
élèves ou à leurs parents
- Soirée
conférence-débat sur le mal-être des adolescents
- Travail
avec les élèves sur l'estime de soi
- Forum
de métier
- Soirée
conférence-débat sur le mal-être des adolescents
- Accompagner
les élèves dans leur parcours de formation :
- Réfléchir
à diverses actions dans le cadre du CESC en collaboration
avec l'équipe éducative pour lutter contre l'absentéisme et de
le décrochage., on peut réfléchir à des actions adressés aux
élèves ou à leurs parents
- Le
parcours de découverte des métiers et des formations (PDMF) est
mis
en
place à partir de la 5e,
et se poursuit jusqu’au lycée. Il
deviendra à la rentrée 2015 le parcours
individuel d'information et de découverte du monde économique et
professionnel
- Il
est conçu par un groupe
de pilotage orientation dans
le cadre du projet d'établissement
Cette éducation à l’orientation dès le collège passe par
l’implication de tous. Il
offre
aux élèves des expériences qui leur permettent d’élargir leur
approche du monde professionnel et des voies de formation et de
préparer leur orientation. Des
activité sont proposés dans le cadre
:
- des heures de vie de classe;
- de journée(s) banalisée(s) ;
- de la séquence d’observation en milieu pro de 5 jours, obligatoire en 3e ;
- des entretiens personnalisés d’orientation conduits par les professeurs principaux, en coopération avec les conseillers d’orientation-psychologues, auxquels les parents doivent pouvoir participer, en 3e ;
- de l’accompagnement éducatif
CONCLUSION
- La lutte contre le décrochage scolaire est une priorité qui fait partie d'une des missions de l'École.
- Garantir l'égalité des chances,
- aider chaque jeune à construire son avenir pro et réussir sa vie en société
- Le CPE y contribue et est en 1ère ligne. Une gestion rigoureuse de l'absentéisme permet de lutter contre ce fléau. Cela passe aussi par un travail d'équipe et une sensibilisation de l'ensemble de la communauté éducative.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire